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Les animateurs David Lallemand et Bibi

Accrochage scolaire: une synthèse de notre café-péda du 19 octobre 2016

 

David LALLEMAND, journaliste issu de l’ULB est actuellement conseiller en communication et chargé de projets auprès du Délégué général aux Droits de l’Enfant. Il œuvre pour l’Ecole de tous (ecole de tous.be) et nous a fait réfléchir sur quelques propositions fortes et subjectives (sic) basées justement sur les droits de l’enfant

  • Evitons, voire supprimons le décrochage
  • Supprimons les devoirs à la maison
  • Supprimons le redoublement
  • Créons l’école de tous et non pour tous, une école qui s’adapte à tous !
    La question n’est pas de savoir si l’enfant va réussir mais comment il va réussir.

Son avis sur l’école est assez pessimiste : les établissements créés à la fin du XIXème siècle ou au début du XXème siècle ne sont plus adaptés aux besoins actuels et peuvent devenir des lieux de maltraitance.

L’ensemble des participants s’est accordé sur la nécessité de poser un regard bienveillant sur l’élève afin de l’aider à se construire une image positive et de développer sa confiance en lui. Si la prise en compte de l’affectivité de l’élève est nécessaire (un participant a parlé d’une école accroche-cœur), il est indispensable qu’elle s’accompagne d’un soutien des apprentissages et plus particulièrement d’une prise de conscience par l’élève de ce qu’il a appris (pédagogie explicite) sans négliger le corps et les aspects psychomoteurs. C’est la globalité de la personne qu’il faut considérer et avec laquelle il faut travailler…

L’évaluation a été relevée par une participante, faisant remarquer entre autres que le temps passé à évaluer empiète sur le temps d’apprentissage.

Le cas de la Finlande a été évoqué comme à chaque fois que l’on parle d’excellence pédagogique. Rappelons que c’est une volonté politique qui est à l’origine de la transformation de l’école finlandaise et en particulier le poste de Ministre de l’Education a été gelé durant 10 ans (immunisation de la fonction). Le maître-mot est la confiance : confiance du Pouvoir Organisateur dans ses dirigeants, confiance des dirigeants dans leur personnel, confiance du personnel envers les élèves

Il a été question d’un tronc commun qui permettrait à chacun de se développer à son propre rythme. Actuellement, en Belgique, les différents réseaux et la diversité des filières compliquent la donne et orientent les élèves précocement.

Si plusieurs pistes ont été ouvertes pour prévenir le décrochage scolaire et pour y remédier une réflexion parallèle pourrait peut-être expliquer les causes du décrochage.
En effet, pourquoi des jeunes rejettent-ils l’école ? Et, avec Jacques CORNET (sociologue, formateur d’enseignants, il milite au sein de l’association Changements pour l’Egalité et se penche régulièrement sur la question d’une éducation émancipatrice), on peut se poser la question : l’école les reconnait-elle dans leur dignité ? Dignité de se sentir différent…
dignité d’être issu d’un milieu précarisé, d’être issu d’un milieu peu ou pas scolarisé…
dignité d’appartenir à une autre culture, une autre religion, une autre nationalité, …

On pourrait conclure en formulant un espoir : si l’école était un soleil, prodiguant lumière et chaleur, elle permettrait à chacun de se réaliser et de s’épanouir en le respectant :
« tu es qui tu es » !