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Pour écouter Phiulippe Ector dans une courte vidéo.

Le public de départ

Vers 1985, la population de l’école d’application Emile André était à 95% issue du quartier, en grande partie de l’immigration marocaine. Un public présentant peu d’intérêt pour l’école et l’apprentissage et parfois violent.
Donner l’envie de travailler fut le défi relevé avec Robert Levillez, Michèle Masil, Cécile Frère, membres de l’équipe.

Stratégies mises en œuvre

  • Donner un sens aux apprentissages (p.ex. création de la fusée Ariane (pratiques de maths, du français, des sciences,…)
    Création d’un journal : introduire un écrit motivant
  • Organiser des ateliers
    Réduire les activités frontales, proposer des activités différentes aux élèves
  • Recourir au collectif.
    Travailler ensemble
  • Evaluer les travaux en précisant les erreurs commises.
    Supprimer les « points » qui renseignent peu l’enfant, induisent des comparaisons et peuvent provoquer des violences au sein des familles.
  • Familiariser les élèves avec les nouveaux outils technologiques
  • Fédérer une équipe par des projets.
    Mettre en œuvre des projets avec des villes ou pays étrangers (Frankfurt, Nancy, l’Italie, Bobigny, …), un projet sur la communication avec l’Autriche, une mise en valeur de la culture des élèves (la cuisine),  un travail sur Breughel, sur l’écologie.
    Formation et engagement de l’équipe.

     

    • Gestion des conflits à l’Université de paix (Graine de médiateurs)
    • Formation à la pédagogie Freinet

La pédagogie appliquée à l’école fondamentale Emile André

La pédagogie est plus proche de Freinet même si du matériel Montessori est mis à la disposition des enfants. Cette pédagogie est portée par l’ensemble de l’équipe éducative.
La place de l’écrit dépasse le projet individuel et se déploie davantage au sein des projets mis en œuvre.
Les fichiers Freinet sont remplacés par la vie de classe et d’école, c’est là que se situe le moteur, la motivation des enfants.
La question-clé de fin de journée est : « Qu’as-tu appris aujourd’hui ? »

Le quartier

Le quartier a évolué.
En 1985, la rue Haute était bordée de petits magasins, de petites épiceries. Des familles de 5 ou 6 enfants habitaient à chaque étage des maisons.

Le périmètre autour de la rue Haute comportait un grand nombre d’écoles. Petit à petit le Sablon s’est déplacé vers le Marché aux Puces. Les loyers ont augmenté et les familles parfois sans emploi se sont déplacées vers des endroits moins chers : le quartier s’est dépeuplé. Certaines écoles ont perdu des élèves, une d’elles a même dû fermer … au niveau de l’enseignement secondaire des restructurations ont eu lieu… d’autres sont annoncées. 

L’école fondamentale Emile André a échappé à ce dépeuplement. La modification progressive de la pédagogie appliquée au sein de l’école et le développement de nombreux projets (ex : « Zéro déchets ») ont attiré une autre population dans l’école voire même  « les bobos » de Bruxelles. Une véritable mixité sociale s’est mise en place : des élèves de milieux parfois très défavorisés côtoient des enfants issus de familles disposant de meilleurs revenus. Ces nouvelles familles croient à la mixité sociale et son enrichissement.

L’école fondamentale Emile André s’est donc ouverte sur d’autres lieux de Bruxelles.

 Afin de réussir cette évolution positive, plusieurs facteurs sont importants :

  • Une équipe pédagogique engagée, créant une véritable « pédagogie active » de l’intérieur, par évolutions progressives et non par imposition.
  • Un directeur facilitateur.
  • Une collaboration avec les autres niveaux d’enseignement du quartier.
    (Ecoles maternelles et secondaires)
  • Une collaboration positive avec les stagiaires.

Bilan                   L’UNICEF a attribué à l’école le titre  d’Ecole des Droits de l’enfant.

La plupart des élèves réussissent le CEB.

Les élèves présentent deux compétences complémentaires:

  • La connaissance de l’outil informatique;
  • Des compétences en expression orale : expliquer, défendre des idées, argumenter, …

Les élèves y font parfois leur choix de vie, né sur la base du développement d’un projet… Et surtout, ils gardent un merveilleux souvenir de leur école primaire !

Au cours du débat

est apparu l’intérêt pour la « pédagogie active » et l’approche différente quand celle-ci est née de l’évolution des méthodes, par le développement de projets souvent initiés par les enfants ou qu’elle est imposée et née « du néant ». La motivation de l’équipe éducative peut être très différente selon le cas !

Des écoles à pédagogie active, telle que « A la croisée des chemins » sont créées par la Ville de Bruxelles.

Par ailleurs, toute identification trop sectaire  peut être dangereuse :
une école primaire traditionnelle peut avoir des classes où l’enseignant pratique une pédagogie active et vice versa ; dans l’enseignement secondaire la différence peut même se situer au niveau des enseignants et des matières ! Tout est une question d’équilibre et d’enthousiasme !

Voici un questionnement qui pouvait émerger lors des échanges

Quel est le quotidien d’une école de quartier ? Comment gère-t-on l’évolution d’une école ?

Quels sont les maîtres-mots d’une telle démarche ? Quelles sont les spécificités d’une telle gestion ? Le travail du personnel est-il comparable à celui d’autres écoles ? 

Quelles sont les qualités essentielles dont l’équipe éducative doit faire preuve ? Les catégories pédagogiques des Hautes Ecoles préparent-elles suffisamment les futurs enseignants dans ce sens ?

Comment apprécie-t-on l’évolution d’une école ? Quels sont les objectifs à court et à long terme qui ont été poursuivis ? Sur quels critères se base-t-on pour évaluer la progression ?