Sélectionner une page

Les ingrédients
– une institutrice maternelle enthousiaste, munie e. a. d’une formation de « Guide nature »
– une école en plein centre des Marolles, disposant d’un petit lopin de terre en friche
– la volonté de construire un projet pédagogique, permettant aux enfants de se familiariser
   avec la nature, d’ouvrir leur regard et leur esprit.

Cécile Hankenne raconte …

Pour la suivre sur une courte video:

https://drive.google.com/file/d/12dgkNbUYpoBz980ca2SS_GpGZCdg3Gjq/view?usp=sharing

L’histoire
Dans le contexte citadin, dans une école sans environnement riche et stimulant, Cécile Hankenne se rend très vite compte que ce lopin de terre est une opportunité à exploiter.
La réalisation d’un compost, puis la création d’un jardin (avec mare, petits animaux et abri d’insectes) permettent des observations journalières, des élevages, des ateliers cuisine  et des recherches. Parallèlement, des enfants agités et turbulents s’assagissent au contact de la nature…

Un co-titulariat s’installe et dorénavant le « Projet Nature » concerne une classe verticale de la 1ère à la 3ième maternelle.

Mais le jardin devient trop petit… et les enfants de plus en plus difficiles !

Un élargissement nécessaire : la Forêt de Soignes, lieu d’aventure, d’émerveillement et d’observation. Le site, préalablement visité, est soigneusement choisi pour  sa facilité d’accès, sa topographie, sa richesse biologique, son évolution au cours des saisons.
Les rendez-vous sont bimensuels : trajet en bus, installation sur le même terrain, avec repères pour les cartables, le matériel, les repas, les toilettes… ; des parents inquiets sont invités à participer : toute aide est appréciée !

Pendant 8 ans, tous les 15 jours (été comme hiver) un même déroulement
– une dizaine de minutes de « liberté » : jeux mais aussi observations personnelles
– rappel de l’organisation (p.ex ; toilettes)
– élaboration du programme, avec distribution du matériel
– activités : observations biologiques, activités  artistiques (dessins et croquis), découvertes motrices (marcher pieds nus, «  à l’aveugle », parcours sur les arbres, etc.
Et toujours : * contacts et appropriation du lieu (mise en confiance)               
                     * récolte d’observations multiples
                     * exploitation en classe

Hormis le développement du « petit naturaliste », le fait d’aller « dans la nature » entraîne
– l’autonomie et la confiance en soi
– l’endurance contre le froid, la soif, l’endurance à la marche, la force et l’agilité,…
– la complicité enseignants / élèves
– l’association des parents à un projet socio-humaniste d’éducation ainsi une maman d’origine marocaine, jamais sortie du centre-ville de Bruxelles, organise à son tour des visites de la forêt pour ses amies….

 

Cécile Hankenne et Dominique Cuvelier

Un public de 18 personnes, composé essentiellement d’enseignants (e.a professeurs de psychopédagogie de la HEFF, de psychomotricité, d’institutrices,…) et d’étudiantes (de l’ULB et de la HEFF), très attentif et intéressé lance des remarques et questionnements, induisant un débat animé

Rappel de quelques pratiques antérieures

  • Il y a quelques dizaines d’années les manuels scolaires du fondamental, prévoyaient des chapitres « nature »
  • Les programmes prévoyaient l’installation d’un coin-nature en classe (maternelle)
  • Pourquoi, à défaut de mieux, ne pas commencer par une exploitation des plantes poussant à proximité de l’école ?…des plantes non-exotiques p.ex. ?

Le développement la pensée scientifique

L’enfant, dès la maternelle est confronté au réel se questionne « Quoi ? Comment ? Pourquoi ? »

« Un pas de côté »  https://artnature.be/

  • Cécile Hankenne a quitté l’enseignement. Pourquoi ? Déception : plus de respect des valeurs…plus de compréhension de la démarche naturaliste… récupération… plus d’argent pour les menus frais…
  • Elle a créé une ASBL «  Un pas de côté » qui a pris la relève, les mercredis et samedis après-midi et pendant des stages. Les maîtres-mots des activités sont Curiosité – Compréhension – Tolérance et Respect.
  • Et sur le site ; sortir, tisser des liens, rêver, s’émerveiller, observer, expérimenter, construire, se questionner, manipuler, explorer, imaginer, partager, communiquer, apprendre …

La prise de risques « contrôlés ! » des enfants intègrent  une conscientisation de la réussite, une confiance en soi conduisant à l’affirmation de soi.

Il faut les laisser faire leurs expériences, puis « aller plus loin »

Importance de la découverte ; permettre aux enfants d’entrer en contact direct avec la nature, sans s’interposer entre eux et la nature !

Développer la curiosité

(Se) poser des questions et « aller plus loin » (ex zone naturelle), mais pour cela il faut un minimum  de bagages !

Des formations existent : Cécile Hankenne nous renseigne

Pour les formations: L’ASBL Tournesol propose des formations courtes toutes excellentes que ce soit pour installer un potager à l’école ou se former personnellement dans des domaines comme la botanique, l’ornithologie, la mycologie : Tournesol-Zonnebloem: Accueilhttps://tournesol-zonnebloem.be  Elle travaille pour Bruxelles environnement et propose aussi des formations « école du dehors » et autres, à l’intention des enseignants.

Bruxelles environnement mène des projets en partenariat avec les écoles, j’en ai suivi plusieurs et c’est une piste intéressante pour ne pas se lancer seul !  Ecoles

On peut également suivre une formation de guide nature ou d’animateur nature au cercle des naturalistes belges (CNB), cela demande plus d’investissement, mais le CNB propose également des journées sur toutes sortes de thèmes nature et des mini-stages de deux ou trois jours .  : Cercles des Naturalistes de Belgique | La nature, notre passion !https://cercles-naturalistes.be

Natagora propose aussi des formations, soit en présentiel, soit en ligne (Mooc), il faut aller voir sur leur site : Nos formations | Natagorahttps://www.natagora.be › nos-formations.

Voilà, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses !

Projet nature au secondaire

Une animatrice nature de l’ASBL « Un pas de côté », par ailleurs Guide Nature, explique son travail avec des élèves du secondaire (classes différenciées) : animations sur le terrain avec création d’intérêt, prise de conscience de certaines valeurs, incitation au changement, ouverture de nouvelles perspectives… et réussite !!!

L’équipe éducative

Comment faire passer le message pédagogique, dans une équipe qui « ronronne », surtout quand on est jeune institutrice intérimaire ?

Rester modeste, adopter un profil ouvert, à l’écoute des Anciens, et « se lancer » sans attendre, « militer » : argumenter auprès des collègues, de la direction, garder le cap, ne rien lâcher sur les valeurs, et espérer  œuvrer au sein d’une équipe dynamique et ouverte.

Pour apprendre à appliquer ce style de projet et le rendre pérenne, il faut l’inclure dans la formation.

La prolongation des études, y laissera-t-elle une place ?  

Cécile en confidence avec des enseignants de la HEFF

Merci à Cécile Hankenne, d’avoir montré l’importance

  • de l’enthousiasme des formateurs
  • de l’envie de se dépasser
  • de continuer à apprendre
  • de former l’esprit scientifique dès le plus jeune âge

en vue d’activer les aptitudes de chaque enfant, de chaque ado pour qu’ils puissent devenir des jeunes et des adultes épanouis et heureux dans un écosystème équilibré.

Merci à Domitienne Cuvelier d’avoir montré, à l’aide d’un exemple vécu que « La pédagogie par la nature » peut être étendue à d’autres  niveaux d’enseignement.

D’ailleurs, ne faudrait-il pas  poursuivre la phrase de la chanson de Brassens … ?

 

Quelques photos extraites du site : « Un pas de côté »